La grossesse amène tout un lot de changements pour le corps. Parmi ceux-ci il peut y avoir une variation de poids. Cette variation dépend d’une personne à l’autre mais aussi d’une grossesse à l’autre.
Souvent, après l’accouchement, quand ce n’est pas déjà avant, vient une préoccupation : comment perdre le poids accumulé pendant la grossesse ?
Après avoir abordé ici l’aspect des seins pendant et après une grossesse, je vais parler aujourd’hui de la perte de poids après un accouchement.
Les injonctions
De manière générale, une femme subit beaucoup d’injections et de pression vis à vis de son poids. Et ce, dès le plus jeune âge. La maternité n’y échappe malheureusement pas. `
Beaucoup de femmes se prennent énormément de remarques pendant leur suivi tout au long de la grossesse. Notamment lorsqu’il y a une prise de poids importante. Encore plus si elles sont considérées comme grosses selon des critères tels que l’IMC.
Le post-partum
Il y a un adage qui dit qu’il faut 9 mois au corps pour se préparer à donner la vie, et qu’il lui en faut au moins autant pour s’en remettre.
D’après certain.e.s pros, une femme prend en moyenne 8 à 16 kilos pendant la grossesse, et retrouvera son poids d’origine 9 mois après en moyenne.
D’ailleurs, une partie de ce poids est simplement constitué :
– du bébé (en moyenne 3 à 4 kilos),
– du placenta : 600g environ,
– du liquide amniotique : 1 kilo,
– du volume de l’utérus qui va progressivement réduire : 1 kilo,
– des réserves de graisse constituées par le corps en vu de l’allaitement : 3 à 4 kilos environ.
Une majeure partie de ce poids « disparaît » progressivement, naturellement, dans les semaines qui suivent.
Cela dit, on n’est pas toutes égales face à ce phénomène.
Si les médias ou Instagram nous abreuvent régulièrement de photos de star extrêmement minces quelques jours après leur accouchement, c’est loin d’être la norme.
De plus en plus de mamans communiquent à ce sujet sur les réseaux.
Avoir une vision différente de notre corps peut aider à voir le positif et relativiser, au moins pendant cette période. Après tout, ce dont notre corps est capable est tout bonnement épatant.
Cela dit la déconstruction n’est pas une chose aisée. On peut aussi ressentir de la gêne et vouloir influer, par exemple avec une pratique sportive. Tout comme elle est possible pendant une grossesse (avec suivi et en adaptant), elle est également possible pendant le post-partum.
La rééducation du périnée
Avant toute reprise, ou même initiation au sport, il est important de faire la rééducation du périnée.
Le périnée est un ensemble de muscles qui entoure l’urètre, le vagin et l’anus.
Cet ensemble est fragilisé pendant la grossesse et l’accouchement, et après l’accouchement il est prescrit aux femmes une rééducation. Celle-ci permettra d’éviter différentes choses : fuites urinaires, incontinence et descente d’organes; et ce à court terme comme à long terme.
Il est conseillé de la débuter 6 à 8 semaines après l’accouchement.
Si certains exercices peuvent se réaliser chez soi et seule, il est recommandé de la faire accompagnée d’un.e professionnel.le de la santé (sage-femme ou kinésithérapeute).
Dans la limite des tarifs de base, il y a une prise en charge à 100% par la sécurité sociale.
Le nombre de séances recommandé peut varier. En moyenne il est autour de 10.
A savoir : Il existe aussi la rééducation abdominale, plus particulièrement indiquée pour les mamans ayant eu une césarienne.

*Illustration issue de ce site.
La pratique sportive
Vous l’aurez compris, la reprise/le début d’une activité sportive doit se faire en douceur et progressivement.
Si vous étiez sportive avant l’accouchement et/ou la grossesse, ne vous attendez pas à retrouver votre condition tout de suite. Il faudra du temps, et c’est normal.
Il vaut mieux éviter, au moins dans un premier temps, certains sports et en privilégier d’autres.
A éviter : la course, le fitness, etc.
A privilégier : La marche, le vélo sur du plat, le stretching, etc.
Entre le post-partum et le fait de s’occuper d’un bébé il n’est pas toujours évident de trouver du temps pour. Mais trouver un petit moment pour faire du sport peut permettre d’initier un cercle vertueux.
C’est se dégager un petit moment où l’on se consacre à soi, où on souffle et pense à autre chose (le sport est propice à la méditation), ça libère des endorphines. Si la santé physique a son importance, la santé mentale également.
Certaines pratiques peuvent devenir des habitudes avec votre bébé. Par exemple une marche quotidienne avec bébé en poussette ou en écharpe de portage. Vous déplacer à vélo avec bébé dans une remorque ou un siège. Un peu de stretching ou de yoga avec bébé sur un tapis au sol près de vous, en ayant un contact visuel et des échanges. Bon ça ça ne marche plus trop une fois qu’ils sont en âge de ramper. Ici c’est arrivé plus d’une fois que le mien me grimpe dessus pour téter ^^ (En parlant allaitement attention aux brassières, trop serrées elles peuvent vous causer un engorgement voire une mastite.)
Si vous reprenez le travail vous pouvez aussi mettre à profit votre ou vos temps de pause ou de trajet. Ici par exemple quand j’étais animatrice j’avais de grosses coupures, où je ne pouvais pas rentrer chez moi. Pendant quelques temps j’allais courir avec un collègue.
Attention cela dit aux injections. Cela ne doit pas représenter une contrainte et il n’y a aucun mal à ne pas faire de sport et/ou à prendre soin de soi autrement.
L'alimentation et les régimes
Quand on cherche à perdre du poids ou du gras, on modifie souvent son alimentation.
Bon nombre de régimes existent et sont vantés dans les pages de magazines dits féminins, par des coachs en tout genre sur les réseaux sociaux, etc.
Ces régimes ne sont pas efficaces, et au mieux ne font maigrir que votre porte-monnaie, au pire vous feront tout reprendre voire plus quand vous l’arrêterez.
Ils fonctionnent à peu près tous sur le même principe : la privation de catégories d’aliments et/ou une réduction drastique des quantités.
En plus de leur inefficacité, cela peut-être dangereux. Cela peut entraîner des carences, du stress, de la fatigue mais aussi entraîner ou exacerber des TCA (Troubles Alimentaires Compulsifs).
C’est déjà pas terrible de manière générale, ça l’est encore moins pour une jeune maman en post-partum. Dans le cas d’un allaitement ça peut même entraîner une baisse de la lactation.
Il vaut mieux miser sur un rééquilibrage alimentaire, au besoin accompagné par un.e professionnel.le de santé dont c’est le métier.
Faire un point sur son alimentation, la rééquilibrer sans se priver d’aliments. Se complémenter si carences. L’alimentation doit rester un plaisir. Ecoutez vous, écoutez votre faim, faites vous plaisir et ne culpabilisez pas de le faire.
Je vous l’accorde ce n’est pas toujours évident avec un enfant en bas-âge. N’hésitez pas à solliciter votre entourage au besoin. Ici pendant le congé maternité monsieur préparait ses gamelles pour le travail et me réservait toujours une assiette. Bon, je ne les ai pas toutes mangées chaudes, mais c’est un autre sujet. ^^
A savoir : Lors d’un allaitement le corps dépense en moyenne 500 calories de plus.
Les femmes qui allaitent partagent souvent avoir très soif et de grosses fringales. C’est tout à fait normal.
N’hésitez pas à vous ajouter quelques collations dans la journée, et à boire un peu plus pour y parer.
Gardez une gourde ou une bouteille proche de votre lit ou de votre canapé, pour l’avoir à portée de main pendant une tétée.
En bref, les chiffres peuvent sembler importants mais votre bien-être mental l’est autant voire plus.
Ne soyez pas trop exigeante et dure avec vous-même. Laissez le temps à votre corps de s’adapter et de se remettre.
Et vous ? Quel est ou a été votre rapport à votre corps pendant le post-partum ?