Et le deuxième c’est pour quand ? T’es pas courageuse !

Lors d’une visite chez ma mère avec mon mari et les enfants, en même temps que mon frère, ma belle-soeur et mon neveu, j’ai été amenée à avoir une énième remarque sur ma volonté de ne plus avoir d’enfants. « Et le deuxième c’est pour quand ? T’es pas courageuse! »
Cette remarque m’a été lancée après que ma belle-soeur parlait de sa grossesse en cours.
En dehors du fait qu’elle est terriblement indiscrète pour tout un tas de raisons, elle n’est pas respectueuse. Je rappelle que j’ai deux beaux-enfants, qui vivent avec nous depuis quelques temps, et que je considère comme mes enfants. Quand on me demande combien d’enfants j’ai, je répond 3.

En dehors de ce manque de respect pour elleux, c’est terriblement indiscret.
Après tout, je pourrais avoir essayé d’avoir un autre bébé en vain. Je pourrais avoir perdu un bébé.
On pourrait, moi ou mon mari, avoir des problèmes de santé remettant en cause une grossesse.
Pour la notion de courage je pourrais aussi avoir vécu des difficultés pendant la grossesse, l’accouchement ou encore par la suite. En l’occurence je garde un très mauvais souvenir de mon séjour à la maternité. En bref, tout un tas de choses font qu’en 2021 il n’y a plus d’excuses pour faire ce type de remarques à une femme.

Sans compter le fait, qu’une femme n’est pas vouée à la maternité. Elle peut tout à fait ne pas avoir ressentir le besoin d’enfanter. Et personne n’est en droit d’exiger une justification de cette volonté, tout comme on ne demanderait pas à une femme enceinte de justifier sa grossesse (ou en tout cas comme on ne le devrait pas non plus, parce que oui parfois y en a qui osent).

Cela dit c’est une belle occasion pour reparler sur le blog d’un livre que j’avais chroniqué sur les réseaux sociaux : Lâchez-nous l’utérus ! En finir avec la charge maternelle, de Fiona Schmidt, journaliste, que vous connaissez peut-être par son compte Bordel de mères sur Instagram.

lâchez-nous l'utérus et le deuxième c'est pour quand lesptitesmainsdabord

« Le livre est dédié aux femmes qui n’ont pas d’enfant et à celles qui en ont un, deux ou dix; aux femmes qui veulent être mères, à celles qui n’en veulent pas; aux femmes enceintes; à celles qui ont subi une ou plusieurs IVG; à celles qui galèrent pour tomber enceintes; à celles qui galèrent avec leur(s) enfant(s); à celles qui galèrent avec l’opinion d’autrui; à celles qui doutent, qui culpabilisent, qui hésitent, qui se plantent, qui font parfois mal mais toujours de leur mieux. »

Il invite à repenser la maternité. Questionner la place qu’elle a dans la vie des femmes. La légitimité qu’elle peut donner. La légitimité des autres à commenter la vie d’une femme, le fait qu’elle soit mère, comment elle l’est, qu’elle ne le soit pas, etc.
Il retrace l’histoire. Il déconstruit des clichés et les injonctions paradoxales qui visent les femmes.
Le titre donne le ton, le livre ne manque pas de piquant et de sarcasme.
En bref, un livre que je recommande. A lire, mais aussi à faire lire.

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