Au cours de ses premiers mois et de ses premières années, un.e enfant grandit très vite. Cette croissance de bébé est généralement suivie de près par les parents comme par les professionnel.le.s qui le.la suivent.
En effet, elle est souvent un indicateur de la bonne santé de l’enfant.
Pour cela plusieurs facteurs sont généralement suivis de près, notamment la taille, le poids et le périmètre crânien.
Suivi de la taille et du poids
Généralement ces trois facteurs sont suivis à l’aide de courbes tracées à partir de moyennes. Il en existe pour fille et garçon.
S’il existe des courbes dans le carnet de santé, il faut savoir qu’il existe également des courbes dédiés aux bébés allaités, établies par l’OMS que vous pouvez télécharger ici :
– Poids : garçon, fille;
– Taille : garçon, fille;
– Périmètre crânien : garçon, fille.
Il existe également des applications permettant de tracer la courbe sur celle de l’OMS.
Par exemple :


Si le suivi est important, il n’est pas nécessaire sauf cas particulier de peser l’enfant plus que recommandé, aux visites chez le.la professionnel.le qui suit bébé. Cela peut-être un.e pédiatre mais aussi un.e généraliste, libéral.e ou en PMI. Si la mère bénéficie du suivi PRADO à la sortie de la maternité, la sage-femme.le sage-homme peut aussi peser le bébé en plus d’assurer le suivi post-partum de la mère.
Les visites dites « obligatoires » en France se situent de la naissance à trois ans :
– dans les 8 jours suivant la naissance,
– au cours de la deuxième semaine de vie,
– une fois par mois de un à six mois,
– au neuvième mois,
– à un an,
– au treizième mois,
– entre seize et dix-huit mois,
– au vingt-quatre ou vint-cinquième mois,
– au troisième anniversaire.
Elles sont prises en charge à 100% par la sécurité sociale.
Hormis certains cas (naissance prématurée, retard de croissance, etc), il n’est donc pas nécessaire de peser l’enfant tous les jours.
Acheter/louer une balance pour bébé n’est donc pas nécessaire. Au besoin, si besoin de vérifier la prise de poids du bébé entre deux rendez-vous il reste possible de le peser lors d’une visite à la PMI ou en pharmacie.
De la même manière noter le nombre de tétées, de couches etc de manière générale peut vite devenir anxiogène. Je vous parlais de ce côté anxiogène des nombreuses applications dédiées ici.
Mythes
On peut souvent lire/entendre des mythes liés à la croissance du bébé.
Pour rappel les courbes sont faites à partir des données d’évaluation de 8500 nourrissons et enfants, allaités et dont les mères ne fumaient pas, collectées entre 1997 et 2003 dans 6 pays : le Brésil, les Etats-Unis, le Ghana, l’Inde, la Norvège et l’Oman.
Un bébé évolue à son rythme.
Voici quelques mythes souvent lus/entendus à propos de la croissance :
– si le bébé ne prend pas assez de poids, le diversifier peut aider.
Au delà d’être faux c’est même plutôt le contraire. Cela peut empirer la situation. Le lait reste l’aliment principal jusque un an, si le bébé ne prend pas assez de poids/ne grandit pas assez, il vaut mieux creuser, comprendre pourquoi le bébé ne reçoit pas assez de lait et/ou ne l’assimile pas correctement, et y remédier. Si cela est nécessaire, plutôt que donner des solides, il vaut mieux complémenter avec une PCN. Des pistes à ce sujet dans cet article.
– Les acquisitions motrices, contrairement à ce qu’on peut régulièrement lire/entendre, ne causent pas de cassure dans la courbe.
– Deux enfants du même âge ne sont pas comparables. Comparer leur poids ou leur taille rime autant que comparer deux adultes du même âge. Chacun.e a un rythme de croissance qui lui est propre.
– Un bébé allaité ne peut être trop gros et être mis au régime. Une fulgurante prise de poids peut par contre alerter, sans pour autant chercher à réduire les tétées. En explorant la piste allergique notamment.
Ce que peut indiquer un retard de croissance
Pour autant, ces facteurs (poids, taille, périmètre crânien) ne sont pas à prendre à la légère.
Un retard de croissance peut entrainer des retards dans le développement de l’enfant.
Cela étant les causes d’un retard de croissance sont nombreuses et peuvent indiquer différentes choses. Il peut être nécessaire de creuser différentes pistes :
Par exemple lors d’un allaitement :
– la conduite de celui-ci : le nombre de tétées, s’assurer que la succion est efficace,
– d’éventuelles pathologies de la mère vis à vis de la production de lait,
– s’assurer qu’une tétine ou des biberons ne soient pas utilisés.
Par exemple de manière générale :
– faire évaluer les freins buccaux et d’éventuelles tensions physiques,
– d’éventuelles allergies,
– d’éventuelles infections bactériennes ou virales,
– vérifier s’il y a un reflux, et s’il est important,
– d’éventuelles pathologies du bébé.
Dans des cas plus rares des carences affectives peuvent aussi influer sur la croissance du bébé.
Dans le cas d’une prise de poids trop rapide, il peut être nécessaire de creuser différentes pistes également :
– d’éventuelles allergies,
– un dérèglement hormonal.
A quel moment s’inquiéter ?
Par la suite la prise de poids, qui est très rapide à cet âge tout comme la croissance en taille, doit suivre la courbe d’origine du bébé et doit être régulière.
A titre d’information, un bébé devrait en moyenne prendre :
En parallèle un.e enfant prend environ 20cm au cours de sa première année.
Après, la prise de poids est un indicateur de la bonne croissance et santé d’un.e enfant mais n’est pas le seul.
Un article détaillé à ce sujet ici.
Pour aller plus loin :
– Le manque de lait,
– Bambins allaités et faible prise de poids,
– La perte de poids de 10% à la maternité et l’allaitement – Dr Jack Newman.