Les seins, que ce soit par leur taille, leur forme et bien d’autres aspects suscitent toujours pas mal d’interrogations ou de remarques au cours de la vie d’une femme.
Que ce soit de la part de la femme elle-même pour les interrogations, mais aussi et surtout de la part du reste du monde : entourage plus ou moins proche, société via des diktats à travers les magazines, les pubs, etc.
Il n’est pas rare quand on allaite de s’entendre dire qu’on est courageuse. Courageuse parce que nos seins finiraient par devenir des « gants de toilette ».
C’est un mythe, des études ont été faites en ce sens. Pour le changement de taille par exemple : « The effect of breastfeeding on breast aesthetics », Rinker B., Veneracion M., Walsh C. P., « Aesthetic surgery journal », septembre/octobre 2008.).
De plus, le corps dans son ensemble subit avec divers facteurs comme le temps des changements plus ou moins flagrants. Les changements de la poitrine sont plus généralement liés aux variations de poids, au fait d’être fumeuse ou non (il y aurait un effet sur l’élasticité de la peau), au fait de faire subir à la poitrine des variations brusques d’état (par exemple un sevrage soudain et non progressif), etc.
Cela posé ce type de remarques constantes pose réellement question.
Au nom de quoi se permet-on ce type de remarque ? Si réellement cela avait un impact, pourquoi se focaliser là-dessus et pourquoi autant de pression pour ressembler ou tenter de ressembler à un modèle ? Les femmes ne sont-elles pas suffisamment scrutées ou jugées au quotidien ? Trop grosse ? Trop maigre ? Trop grande ? Trop petite ? Ou que sais-je encore.
De manière exacerbée pendant ou après une grossesse, entre les remarques sur le poids pris et/ou non perdu, les vergetures, le choix des tenues, et j’en passe.
Alors oui, pendant une grossesse et par la suite, l’aspect des seins peut changer, comme la vue ou encore l’aspect des cheveux. Ces changements pour les seins ne sont pas les premiers. En effet, à d’autres périodes notamment le début de la puberté, la poitrine a déjà évolué, sauf dans des cas rares (dans ce cas se renseigner sur l’hypoplasie, quelques infos dans cet article).
Un tas d’hormones entre en action, cela peut amener la poitrine à changer. Par exemple, les seins augmentent en volume, l’aréole se fonce, les mamelons peuvent être plus durs, ou plus bombés.
De plus, l’allaitement diminue le risque de cancer du sein pour la mère, entres autres. (d’autres bienfaits reconnus de l’allaitement ici).
Alors, mettre en pratique les conseils qu’on peut lire dans les magazines dits « féminins » est-il judicieux ?
On peut par exemple lire dans un article « 10 astuces pour une belle poitrine pendant et après la grossesse » par Au Feminin :
« On ne nie pas l’énorme dose de courage que cela demande de passer sa poitrine sous l’eau froide (notamment en début de grossesse lorsque les seins sont particulièrement sensibles et parfois douloureux), mais ça vaut le coup. «
Pour commencer quid de qui décide ce qu’est ou non une belle poitrine ? Et de recommander des choses qui peuvent être franchement désagréables voire douloureuses pour viser un diktat décidé par d’autres ?
Dans le fond n’y a-t-il pas un travail d’information global à faire autour de la grossesse et de l’allaitement ?
Un travail à faire sur la représentation des corps féminins dans la société ? Sur la culpabilisation que les femmes peuvent ressentir et sur laquelle les marques jouent allègrement pour vendre toujours plus certains produits : crème miraculeuse anti-vergetures, soins minceur, etc. ?
Sur l’acceptation de soi et les différences à tout point de vue qu’il peut y avoir entre différentes personnes ?
Un dessin en ce sens que j’aime beaucoup, d’une illustratrice dont j’aime beaucoup le travail de manière générale, Daisy Dessine :
