Le sujet revient souvent sur les groupes Facebook, et c’est vrai que dans le fond, en tant que parent, il n’y a pas tant d’informations que ça pour diversifier bébé, et quand il y en a elles sont la plupart du temps contradictoires.
Aujourd’hui je vous propose donc deux articles sur le sujet de la diversification.
Celui-ci axé sur la DME ou Diversification Menée par l’Enfant, l’autre dispo ici autour de la diversification classique ou passive.
A quel âge diversifier ?
Malgré ce qu’on peut entendre pas mal en ce moment, y compris par des professionnel.le.s de santé, les recommandations n’ont PAS changé, et il est toujours recommandé de diversifier à partir de 6 mois.
L’OMS le recommande, mais également le PNNS (pour rappel le Programme National Nutrition Santé), notamment à l’initiative du programme Manger Bouger.
Fuyez donc les professionnel.le.s qui vous disent que les recommandations de l’OMS seraient pour les bébés du tiers monde. Le PNNS est bien une autorité française. Et pour l’exemple Santé Canada fait les mêmes recommandations.
J’en parle plus en détails ici, mais je rappelle les risques ici d’une diversification précoce :

Souvent, ce qui est pris pour un intérêt de l’enfant n’est que du mimétisme.
Voici un autre panneau de Pap’allaitants permettant en plus du critère de l’âge de repérer les signes montrant que le bébé est prêt :

Parfois, des professionnel.le.s présentent au.x parent.s la diversification précoce comme une solution.
Par exemple en cas de RGO (Reflux Gastro Oesophagien). Ou encore quand le bébé ne prend pas suffisamment de poids. Dans ces cas là non plus la diversification précoce n’est pas recommandée. Elle peut empirer la situation, et n’incite pas à chercher à remédier aux difficultés.
Vous pouvez lire cet article de Maman Lune qui revient plus en détail sur le sujet.
Rappelons également que les marques qui propagent volontairement sur les réseaux sociaux, via leurs blogs voire des sites dédiés sans afficher clairement qu’ils sont derrière (bonjour l’éthique) ont un intérêt financier à mal communiquer.
On pourrait assimiler ça à de la publicité trompeuse voire à de la diffusion de fausse nouvelle.
Si la France avait ratifié l’ensemble du code international cela serait interdit par la loi (et c’est un gros regret, en espérant que ça change même si c’est peu probable).
Pour rappel, en 2016 le marché français des aliments de l’enfance pesait presque un milliard d’euros :
– 530 millions d’euros pour les PCN,
– 412 millions pour les aliments.
Les industriels ont donc tout intérêt à ce que les parents diversifient le plus tôt possible, et sèvrent le plus tôt possible. Chaque parent est vu comme un.e consommateur.trice potentiel.le, rien d’autre.
La place du solide dans l’alimentation
Encore une fois on voit souvent passer sur les groupes Facebook des « programmes » de diversification faits par des professionnel.le.s qui sont ni plus ni moins aberrants.
En effet, les quantités indiquées y sont souvent aberrantes, et nombreux.ses sont ceux.celles qui incitent à donner moins de lait, que ce soit au sein ou au biberon. On peut plus parler de programme de sevrage que de programme de diversification…
Par exemple :

Si on reprend ce programme, il n’y a rien qui va. Que ce soit l’âge du bébé ou l’inexistence pure et simple de l’allaitement.
Rappelons que le lait est l’aliment principal du bébé jusqu’à un an.
De un an à deux ans il a toujours une place importante puisqu’il représente encore 35% des apports journaliers d’un.e enfant.
Voici des chiffres via un panneau de Maman Lune à propos des apports concernant le lait maternel :

Concernant les PCN, je rappelle qu’il n’est pas recommandé de donner un lait animal ou un jus végétal avant au moins un an (j’avais abordé le sujet ici). Passé ce délai, avec une alimentation équilibrée, d’après l’OMS les PCN dites de suite ne sont pas obligatoires. Rien n’empêche cela dit de continuer à en donner, surtout si l’enfant en boit encore.
Ce qu’est la diversification menée par l’enfant
On voit de plus en plus le terme de diversification classique, ou passive émerger, en opposition à la DME (Diversification Menée par l’Enfant).
Mais en quoi cela consiste ? A diversifier le bébé en lui proposant des morceaux, sans commencer par des textures lisses en premier lieu. En le laissant découvrir, expérimenter, seul, en respectant quelques règles de sécurité.
Cela ne veut évidemment pas dire laisser l’enfant manger tout et n’importe quoi de manière laxiste, mais permettre à l’enfant d’être acteur lors de cette étape importante et lui proposer des aliments sains.
En général il y a plusieurs étapes non indicatives :
– De 6 à 8 mois : des morceaux de la taille du poing, une phase de découverte et d’exploration où l’enfant passe pas mal de temps à manipuler les aliments, les écrabouiller, les porter à la bouche. Une phase souvent déstabilisante pour les parents mais non moins importante. Les enfants apprennent et découvrent essentiellement grâce au sens qu’est le toucher. Et lorsqu’ils patouillent avec la nourriture, cela aiguise aussi leur intérêt, en découvrant les couleurs, les différentes textures, odeurs etc
– De 9 à 12 mois : l’enfant découvre l’association faim nourriture, commence à se servir de son pouce pour attraper les aliments et peut manger des aliments plus petits,
– A partir de 12 mois : l’enfant mange généralement de tout, et commence à utiliser des couverts seul. Il maîtrise le geste dit de la pince « pouce index » et peut manger des petits morceaux.
La DME est possible pour tous les bébés mais on peut dire que c’est une suite parfaite de l’allaitement.
En effet bébé écoute sa faim, ses besoins, prend ce dont il a besoin.
Déjà éveillé au goût à travers le lait maternel s’il était allaité, il continue de l’être en participant cette fois activement. En s’entraînant à mastiquer, développant sa motricité fine et sa coordination. En mobilisant tous ses sens : toucher, mais aussi odeur, goût et vue.
Pour finir sur les avantages de la diversification cela facilite la convivialité lors des repas, qui a son importance pour bébé aussi. En effet, le reste de la famille peut manger en même temps que bébé, plutôt que de le faire manger avant, ou que l’un des parents se retrouve entravé pendant le repas.
Comment procéder ?
Mais alors comment ça se passe dans le détail ?
Quand le bébé a plus de 6 mois, et montre des signes qu’il est prêt, on peut commencer à lui proposer des aliments. Bébé doit être pour cela assis avec le dos bien droit.
Au début donc des morceaux de la taille du poing. Les morceaux doivent être suffisamment fermes pour être pris en main par le bébé et porté en bouche sans se réduire en purée, mais suffisamment mous pour pouvoir être broyés par le bébé, avec la langue ou les gencives.
De préférence les aliments cuisinés de manière isolée afin de lui permettre de découvrir les saveurs brutes. Et un nouvel aliment à la fois, histoire de pouvoir détecter plus aisément l’éventuel responsable d’une réaction allergique.
En tous les cas il est important d’être progressif et d’être attentif aux réactions du bébé.
Si un aliment ne plaît pas rien ne sert d’insister. On lui fait confiance, on se rappelle que le lait est l’aliment principal encore jusqu’un an, et on n’oublie pas que le repas doit être un moment de plaisir.
Idem sur les quantités. Rien ne sert d’insister pour finir la portion prévue. Au début en DME il y en a souvent plus par terre qu’en bouche. Proposer plusieurs aliments permet à l’enfant de les découvrir isolément. On essaie de ne pas se formaliser s’il va vers des aliments plus que d’autres, et on lâche prise.
En purée l’enfant rejetterait la totalité si le goût d’un des aliments ne lui plaisait pas, en DME cela lui permet de le délaisser tout en mangeant les autres.
L’idéal reste de privilégier des préparations maisons. En général cuire une portion prend quelques minutes/dizaines de minutes tout au plus. Pour la cuisson/chauffe il vaut mieux éviter le micro-ondes et privilégier le bain-marie ou la cuisson à la vapeur.
Il est éventuellement possible de préparer d’avance des préparations et les conserver au frigo ou au congélateur dans des boîtes hermétiques.
En parlant coûts, et en extrapolant, il est judicieux de consommer des produits de saison. Cela offre un gage de qualité des produits. Mais permet également de répondre au mieux aux besoins en nutriments.
Sans parler de l’impact écologique, et souvent économique car consommer de saison rime plus facilement avec une consommation locale.
Quoi proposer ?
On l’a dit, il est judicieux de consommer des fruits et légumes de saison. Mais il n’y a pas que les fruits et légumes. Souvent, je lis qu’il faut attendre avant de proposer le reste. Voire ne proposer que des légumes pendant quelques semaines, pour que le bébé ne s’habitue pas au sucré et prenne l’habitude du salé.
Pourtant le lait maternel a un goût sucré et peut varier en goût selon ce que consomme la mère.
De plus, les légumes souvent proposés en premier ont tendance à être sucrés, comme la carotte ou encore la patate douce. Et un légume n’a pas vraiment un goût salé par définition.
Dans le fond l’essentiel réside plutôt dans le fait de proposer des aliments bruts, sans mélange, dans les débuts, afin que l’enfant puisse dissocier et découvrir les saveurs de chaque produit. Puis avec le temps proposer des mélanges. Tout en verbalisant, en expliquant au bébé ce qu’on lui propose aujourd’hui.
Tout en équilibrant ce que l’on propose.
Santé Canada recommande par exemple de commencer par des aliments riches en fer : viandes et substituts de viande, et céréales enrichies.
De manière plus générale l’OMS recommande :
– de proposer chaque jour ou quasi : viande, volaille, poisson ou oeufs. Pour le fer mais aussi le zinc.
– Des produits laitiers en plus pour le calcium et compléter l’apport en protéines, surtout si l’enfant est non allaité. L’allaitement lui est recommandé à la demande tout son long, et pendant il n’est pas nécessaire de donner des produits laitiers.
Il est également recommandé de proposer à chaque repas :
– des glucides : En privilégiant les aliments à sucre lent plutôt que sucre rapide. Type céréales et légumineuses : sarrasin, riz, maïs, fèves, lentilles, haricots, quinoa…
– des lipides : Poissons gras type harengs, sardines, maquereaux… De l’avocat. En ajoutant des huiles aux préparations, à hauteur de 5g par jour si l’enfant consomme des produits d’origine animale régulièrement, sinon de 10 à 20g par jour. Il vaut mieux limiter le beurre et les margarines cuites, ou les graisses animales et privilégier des huiles végétales, en les variant, et en ne les faisant pas chauffer à plus de 180°.
– des protéines : animales ou végétales. 10/20g en moyenne par jour pour un.e enfant de un an.
L’assiette d’un.e enfant de 1 à 3 ans devrait se répartir de la manière suivante :

Quand le choix est fait de ne pas proposer de produits animaliers il est recommandé de compenser par des portions journalières de céréales et légumineuses. Préférentiellement à chaque repas. Ainsi que par des aliments riches en calcium (courge, haricot vert, citrouille…). En DME il est par exemple possible de les cuisiner sous forme de galettes.
Plus de possibilités sur le panneau suivant venant de ce site.

Un autre panneau, provenant de cette page, pour les aliments végétaux riches en fer :

Il est également alors recommandé de complémenter l’enfant en vitamine B12. Plus d’infos sur le groupe dédié vive la B12.
Certains aliments sont eux à proscrire avant un certain âge.
Par exemple le miel avant un an en raison du risque de botulisme.
Les aliments sucrés avec du sucre raffiné notamment sont eux à donner le plus tard possible.
Ainsi que le sel. Il est par contre possible de cuisiner avec des aromates et des herbes.
Certains aliments comme les amandes, les noisettes etc sont eux à éviter sous leur forme originale mais peuvent être proposés différemment. Par exemple en purée, tartinés sur une cracotte.
Cela permet de bénéficier de leurs riches apports, sans les risques d’étouffement.
Les boissons telles que les sodas, le thé ou encore le café sont à éviter en raison de leurs contenances en caféine/théine, mais aussi parce qu’ils inhibent l’absorption du fer.
Les jus de fruits et tisanes également, afin d’éviter le remplacement d’aliments plus riches en nutriments. Et limiter la consommation en sucres, qui entraine un risque d’obésité élevé, et de caries.
Les choses à savoir
Nombreux sont les parents ou professionnel.le.s qui ont peur de l’étouffement. Pourtant, en suivant les règles de sécurité citées plus haut les risques ne sont pas plus élevés qu’avec la diversification classique .
Néanmoins il reste important de le reconnaître et de savoir agir le cas échéant. Ainsi que de connaître ce qu’est le gag.
Le gag : Le réflexe de régurgitation protégeant le bébé de l’étouffement justement. Cela peut être assez impressionnant pour l’adulte, surtout les premières fois. Ici le premier a eu lieu avec un morceau de banane qui a du coller un peu au palais.
L’enfant expulse le morceau gênant. Pour cela il peut avoir à fournir un peu d’efforts, en toussant notamment et peut rougir.
On peut être tenté de l’aider, notamment avec le doigt. Ce geste est à proscrire et peut justement empirer la situation en coinçant l’aliment. Sans compter le risque de blessure avec l’ongle.
On peut par contre prendre sur soi, parler à l’enfant, l’encourager.
Voici une vidéo en montrant un :
L’étouffement : L’étouffement est un blocage des voies respiratoires par un aliment. L’enfant ne peut plus respirer, suffoque, devient bleu.
Lors d’un étouffement l’adulte doit réagir immédiatement.
– Si l’enfant a moins d’un an : s’asseoir, allonger l’enfant ventre contre votre genou, ses pieds vers vous et la tête en avant. Donnez lui une claque entre les omoplates. Jusqu’à 5 fois.
Si cela ne suffit pas, retournez le et posez deux doigts sur son sternum, avant d’effectuer cinq compressions brèves et fermes vers sa tête.
Si cela ne suffit pas, retournez le et posez deux doigts sur son sternum, avant d’effectuer cinq compressions brèves et fermes vers sa tête.
La manoeuvre en vidéo :
– Si l’enfant a plus d’un an : Donnez une claque entre les omoplates, jusqu’à 5 fois.
Si cela ne suffit pas, pratiquez ce qu’on appelle la manoeuvre d’Heimlich : Passez vos bras sous ceux de l’enfant. Mettez un poing au-dessus du nombril, l’autre par-dessus le poing. Enfoncez le poing d’un coup sec vers vous et vers le haut. A répéter jusque 5 fois si cela ne suffit pas.
Avant toute manoeuvre il est recommandé d’alerter quelqu’un si vous n’êtes pas seul.e, afin de pouvoir prévenir les secours si cela venait à ne pas suffire.
Passer de la diversification classique à la DME : Je vois souvent la question passer sur les réseaux sociaux.
La DME étant un mode de diversification à part entière, une fois la diversification classique commencée, donner des morceaux ne serait pas à proprement parler de la DME. En plus de cela, l’enfant ayant été habitué à avaler rond, et étant habitué aux textures lisses il n’est pas sécuritaire de lui proposer de but en blanc de gros morceaux. Il vaut mieux suivre le schéma classique de la diversification classique (plus d’infos à ce sujet dans l’article dédié).
Des difficultés possibles
Lors de la diversification, le.s parent.s peuvent rencontrer certaines difficultés.
En voici quelques unes avec des pistes :
La constipation :
Au début de la diversification, il y a souvent constipation. L’essentiel est qu’elle soit passagère.
Il est important pour en limiter les risques de suivre les recommandations en âge avant de commencer (pas avant 6 mois), d’être progressif.ve dans l’introduction des aliments (quelques cuillères au début).
Il est également possible voire recommandé de stopper quelques jours si besoin, donner le sein +++ si allaitement, un peu d’eau sinon en plus de la PCN.
A la reprise équilibrer l’alimentation et proposer des aliments riches en fibre (légumes verts, fruit comme la pomme…).
Un article plus détaillé sur la constipation ici.
Sachant qu’il est normal et pas inquiétant de retrouver des morceaux d’aliments au début de la DME dans les selles.
L’allergie :
Un.e enfant a plus de chance de développer une allergie si l’un des membres de sa famille l’est aussi. Mais même si ce n’est pas le cas il n’est pas à l’abri.
Quelques signes pouvant faire penser à une allergie pouvant vous alerter : eczéma, rougeurs, gonflements, diarrhées, constipation…
Vous pouvez trouver une liste et quelques explications sur les allergies et l’intolérance, notamment la différence entre les deux ici.
De manière générale lorsqu’il y a déjà une allergie dans la famille, il est recommandé de ne pas consommer certains aliments pendant la grossesse et de retarder leur introduction à au moins un an :
l’oeuf, les fruits de mer, le kiwi, le céleri, la moutarde et les épices
Il est également possible de consulter un.e allergologue afin de faire des tests.
Une allergie peut cependant se manifester avant la diversification. Par exemple, dans le cas de l’allaitement il peut être nécessaire que la mère fasse une éviction d’un ou plusieurs aliments afin de soulager son bébé et confirmer la piste allergique, tout en consultant en parallèle.
Un bébé non allaité peut également être allergique aux protéines de lait de vache et peut devoir consommer une PCN végétale, à base de riz par exemple.
Un article plus général sur les allergies et les évictions ici.
Le mode de garde :
Des parents rencontrent des difficultés avec leur mode de garde, qu’il soit collectif ou individuel.
En effet pas mal de pros ne connaissent pas la DME ou la méconnaissent, et refusent de fait de la pratiquer.
Ici quand j’ai abordé le sujet avec l’assistante maternelle, elle n’en avait jamais entendu parler et a demandé conseil la directrice de la crèche familiale. Celle-ci a souhaité me rencontrer. Entre temps elle avait pris le temps de se renseigner, il a été plus facile d’échanger à ce sujet.
J’ai briefé l’assistante maternelle par la suite sur les règles et modalités. Pour la rassurer nous avons convenu que nous commencerions tranquillement à la maison, et seulement une fois que bébé maitriserait elle lui proposerait chez elle.
Tou.te.s les pros ne sont pas aussi ouvert.e.s. Vous pouvez vous munir de documentation à ce sujet, pour essayer de les renseigner et les convaincre.
Si cela n’était vraiment pas possible, la diversification classique n’est pas une fatalité, mais mélanger les deux n’est vraiment pas recommandé.
Le trouble de l’oralité :
Il peut arriver qu’un.e enfant présente quelques troubles, simultanés ou non, à partir de la diversification : lenteur de la prise, nausées et/ou vomissements, prise alimentaire solide insuffisante, refus des morceaux, troubles de la déglutition, hypersensibilité de la bouche et des lèvres, absence de plaisir pendant le repas.
Le terme de trouble de l’oralité recouvre l’ensemble des difficultés de l’alimentation.
Si vous constatez un ou plusieurs troubles chez votre enfant, il est préférable de consulter un.e professionnel.le formé.e. Il est par exemple possible de commencer par explorer la piste des freins restrictifs et consulter un.e chiropracteur.
Il également possible de se tourner vers un orthophoniste mais tou.te.s ne sont pas spécialisé.e.s.
En plus d’une prise en charge avec un.e chiropracteur ou un.e orthophoniste, il est également possible de compléter le suivi avec un.e psychométricien.ne, un.e kinésithérapeute, un.e psychologue, ou encore un.e gastro-entérologue.
En tous les cas ne pas forcer l’enfant à manger, encore moins en lui portant les aliments à la bouche « de force ». Cela peut accentuer le trouble.
La néophobie :
La néophobie est un autre trouble, se manifestant plutôt autour de 18 à 24 mois, même si ça peut être le cas avant. C’est une période durant laquelle l’enfant se montre réticent à consommer certains aliments, voire les refuse en bloc. L’enfant peut avoir différents comportements : trier les aliments, refuser d’ouvrir la bouche, mâcher longuement, refuser l’aliment sans le goûter, grimacer etc.
Comme dans le cas du trouble de l’oralité, vouloir l’inciter lourdement voire le forcer à manger est contre productif. Il est préférable de lui proposer de goûter un petit bout, en le coupant, voire en le goûtant avant, devant lui, pour le rassurer.
Si l’enfant persiste à refuser toute une catégorie d’aliments, par exemple les légumes, il est possible d’impliquer l’enfant dans les choix. Par exemple choisir au marché ou dans les rayons du magasin des légumes qui l’attirent. Lui proposer de participer en cuisine. Goûter pendant la préparation etc. Si c’est lui.elle qui l’a cuisiné, ile se montrera peut-être plus enclin.e à le manger ensuite.
Matériel
A lire certains magazines, on devrait casser le PEL pour la diversification. Enormément de produits sont proposés. Quelques uns sont bien pratiques et utiles, mais beaucoup ne sont pas obligatoires.
Un petit point sur le matériel utile avec quelques pistes selon moi :
La chaise haute :
Elle n’est pas obligatoire mais peut être bien utile. Notamment pour permettre à l’enfant de partager les repas familiaux en étant installé.e à hauteur de la table. Qu’on opte pour une chaise haute avec tablette ou non (mais du coup plus sympa sans si on installe l’enfant à la table).
Il en existe de toute sorte, plastique ou bois, colorée ou non, inclinable ou non. Personnellement je ne penes pas que proposer à manger incliné à bébé ne soit sécuritaire. D’ailleurs qu’il tienne son dos droit est un signe qu’il est prêt et est plus sécuritaire. Pour le bois ou le plastique fondamentalement on s’entend que le bois est préférable, mais plus lourd et demande plus d’entretien. A chacun.e de voir.
Par contre il serait préférable d’opter pour un modèle qui a un repose-pieds.
Ici celle d’Ikea à 16,99€ qu’on avait gardé de la grande soeur nous a amplement suffit.
Pour celles et ceux qui en rechercheraient en bois et/ou avec un repose-pied la Stokke est souvent recommandée.
Sinon il est possible aussi d’opter pour un réhausseur de manière durable, qui offre l’avantage d’être plus facilement transportable. Dans ce cas opter pour un modèle confortable, et facile à nettoyer. Par exemple en tissu s’assurer qu’il est déhoussable pour pouvoir passer à la machine une partie.
Le cuiseur
Un équipement qui peut en effet être utile en diversification classique, et en DME, contrairement au mixeur. Pour la cuisson vapeur il reste plus simple et économique d’opter pour un modèle à utiliser sur plaque. Cependant pour celles et ceux qui souhaitent un modèle électrique avec minuteur, il en existe des basiques, utilisable pour l’ensemble de la famille. Un des avantages de la DME étant de pouvoir proposer très vite à l’enfant les mêmes repas (adaptés au besoin) que le reste de la famille.
Les bavoirs
Pas mal de possibilités. En tissu, plastifiés, récupérateurs… Ici on a fait au plus simple, en tissu éponge qu’on lavait simplement à la machine avec les serviettes. Il est éventuellement possible d’en utiliser à manches longues. Mais ceux en plastique sont superflus et sont un peu galères à nettoyer.
Il est également possible de s’en passer en habillant simplement l’enfant avec des vêtements qui ne craignent pas ou en le mettant en couche quand il fait chaud, avant de lui faire une toilette ensuite.
La vaisselle
Encore une fois pas mal de possibilités. Que ce soit dans les matières : plastique, bambou, silicone… Ou encore l’ergonomie. Pour un choix plus naturel il existe des ensembles assiette/bol/cuillère en bambou de la marque Ekobu, colorés qui sont assez jolis.
Il existe également des modèles d’assiettes ventousées, même si je persiste à penser que la chute fait partie de l’apprentissage;
Sinon pour permettre à l’enfant de tenir et manier plus facilement la cuillère et faciliter son implication pendant le repas une fois qu’il maîtrise bien, il existe des modèles de couverts à la taille de leur main. Par exemple en bambou, ou en acier avec manche en plastique.
Pour l’eau, si on souhaite éviter les renversements il existe des tasses dites d’apprentissage à bec ou encore 360. Attention si allaitement il vaut mieux opter pour une tasse à bec dur munie d’une valve anti fuites. Sinon, un verre ouvert type baby cup, qui peut également servir à faire donner du lait maternel en son absence à son bébé dès la naissance. (Plus d’infos sur la confusion et les alternatives au biberon ici).
Une bâche
Particulièrement au début (mais comme plus tard avec la div classique), pas mal de nourriture peut finir au sol. Il peut être judicieux de disposer une nappe cirée, ou une petite bâche plastifiée autour de la chaise haute pour se faciliter la vie lors du nettoyage.
Débarbouillette, gant
Pour faire une petite toilette après le repas, simplement prévoir une lingette lavable ou un gant, plutôt que des lingettes jetables contenant tout un tas de produits souvent nocifs pour le bébé, et pouvant être irritantes.
Pour aller plus loin
Quelques pistes de lecture pour aller plus loin.
Le livre La Diversification Menée par l’Enfant en pratique
Le blog Bébé mange seul
Et vous ?
Comment la diversification s’est passée ?
Qu’est-ce qui vous a poussé vers la DME ?
Pour aller plus loin :
La diversification mixte – Mixer diversification classique et DME
Sources :
Manger bouger
Pourquoi est-il conseillé de manger des fruits et légumes de saison par Libération
Troubles de l’oralité : les conseils d’Accompagn’moi par Handidirect