En France chaque année des mères et/ou des parents connaissent des naissances multiples.
Ces naissances représentent en moyenne 16-17% du total des naissances.
En 2014 sur 775 300 naissances, 13 528 concernaient des jumeaux, 199 des triplés et 4 des quadruplés.
Mais alors comment se passe l’allaitement ? Est-ce vraiment compliqué ou infaisable d’allaiter des jumeaux voire des triplés ou des quadruplés ?
Pour commencer, un point sur la fatigue
Est-ce réellement plus fatiguant d’allaiter des jumeaux/triplés que de leur donner le biberon ?
C’est indéniable, porter et accoucher plusieurs enfants est plus intense qu’un enfant.
Et ce pour diverses raisons.
Mais de la même manière qu’avec un enfant, en quoi préparer des biberons, de jour de nuit, serait-il plus reposant ?
Il faut se lever la nuit quand l’allaitement permet d’être allongée, préparer les biberons, mais aussi les donner à tour de rôle à chacun des bébés, les laver…
Une estimation a été faite disant qu’allaiter des jumeaux ou des triplés permet de faire gagner 15h par semaine à la mère ou aux parents.
De plus l’allaitement fait sécréter endorphine et ocytocine, qui favorisent le sommeil.
Comment l’autre parent peut se positionner et participer ?
C’est vrai que quand les enfants ne sont pas allaités, l’autre parent peut participer en donnant le biberon.
Mais encore une fois, de la même manière que pour un seul bébé il y a bien d’autres choses à faire : changer les couches, donner le bain, porter/bercer, masser etc
Lors d’un allaitement de triplés, pendant que la mère nourrit deux des enfants, l’autre parent peut s’occuper du troisième.
Quand il s’avère nécessaire de complémenter ile peut donner le complément avec un DAL ou au gobelet pendant que la mère nourrit les deux autres bébés.
En faisant une rotation des bébés allaités au sein.
L’entourage a également un rôle très important.
Pour relayer les parents dans les débuts, mais aussi et surtout la mère si l’autre parent doit vite reprendre le chemin du travail.
Cela peut être en aidant en prenant soin de bébé mais aussi en apportant un repas, en passant faire une petite heure de ménage, une lessive…
Comment allaiter ?
Bien des mamans préfèrent allaiter les bébés chacun leur tour.
Pour leur accorder à chacun un temps dédié, mais aussi parce que parfois ils ne réclament pas en même temps.
Il y a de nombreux avantages à les allaiter simultanément :
– quand les deux seins sont stimulés en même temps la production l’est aussi,
– un gain de temps considérable.
Si les deux seins semblent produire autant vous pouvez allaiter vos enfants au même sein à chaque fois.
Si l’un semble produire plus n’hésitez pas à alterner.
Il arrive qu’un bébé tète moins vigoureusement que son jumeau.
Allaiter simultanément lui permet de bénéficier de la succion vigoureuse de son jumeau. C’est aussi une des raisons qui fait qu’il est souvent recommandé d’alterner les seins à chaque boire au moins dans les débuts.
C’est à vous de voir ce qui vous convient le mieux, sachant qu’avec le temps vos préférences peuvent varier.
Si allaitement simultané plusieurs positions sont possibles.
N’hésitez pas à en tester plusieurs et voir celles dans lesquelles vous êtes à l’aise.

N’hésitez pas non plus à vous faire aider au début pour placer vos bébés, et vous munir d’un coussin d’allaitement pour vous caler. Il en existe des faits pour l’allaitement de jumeaux.
Vous devez vous sentir confortable peu importe la position choisie.
Est-ce possible de manquer de lait ?
En allaitant à la demande vos bébés, et en s’assurant qu’ils soient bien positionnés, votre corps s’adaptera à la demande et produira en conséquence pour les deux voire les trois. Et même s’il s’avérait nécessaire de complémenter l’allaitement mixte reste bénéfique aux bébés.
Est-ce obligatoire de complémenter ?
Dans certains cas donc complémenter peut s’avérer nécessaire, notamment lors de la naissance et des débuts si naissance prématurée, ou triplés.
Les bébés peuvent alors ne pas avoir le réflexe de succion, des difficultés à gérer leur respiration, manquer d’énergie pour téter, ou être placés en couveuse et/ou être appareillés.
Si c’était le cas vous pouvez tirer votre lait dans le but premier de stimuler votre lactation.
Au moins toutes les deux/trois heures en journée et une fois la nuit, avec un tire-lait double pompage.
Mais aussi faire du peau à peau au maximum avec vos bébés.
Le lait tiré pourra alors être donné autrement qu’au sein.
Il vaut mieux éviter les biberons, et voir avec le corps médical pour que le lait tiré (ou les compléments si vous n’avez pas assez de lait à donner) soient donnés autrement et ainsi éviter une confusion sein/tétine.
Par exemple au DAL au sein ou au doigt ou encore au gobelet.
Je parle plus en détail ici de tire-allaitement si jamais.
Mais continuez en parallèle les tentatives de mise au sein, jusqu’à la mise au sein totale.
Où trouver informations et soutien ?
N’hésitez pas à vous préparer.
J’en parle plus en détails ici mais notamment en lisant ou en rencontrant du monde.
Ces rencontres peuvent être :
– physiques en participant par exemple à des réunions menées par des associations sur l’allaitement (comme l’Allaitement tout un Art, la Leche League ou bien d’autres au niveau local), mais aussi des associations de parents de jumeaux ou plus comme l’association Jumeaux et plus.
– virtuelles, sur des groupes dédiés ou non. Il existe par exemple sur Facebook le groupe Allaitement de jumeaux et plus. Vous pourrez aussi croiser d’autres mamans allaitantes dans des groupes d’allaitement plus généralistes (par exemple Allaiter en maternant, Allaitement ATCE…).
Cela peut vous permettre de vous renseigner mais aussi vous rassurer.
N’hésitez pas également à parler de votre projet d’allaitement à l’équipe de la maternité où vous accoucherez.
Ainsi qu’à contacter un.e consultant.e IBCLC si difficultés ( pour la France ici, la Belgique ici, le Canada là par exemple).
Témoignages
Dans ce même but je vais partager avec vous quelques témoignages récoltés sur le groupe Allaiter en maternant.
Les mamans ayant accepté de témoigner n’ont pas reçu de directive de ma part, et ont écrit ce qu’elles souhaitaient pour témoigner de leur allaitement, qui relève de leur expérience, et de leurs ressentis.
Le but n’est pas de noircir ni édulcorer le tableau mais de le montrer tel qu’il est.
Vanessa S. : Maman allaitant actuellement des jumeaux de 14 mois
Mes jumeaux ont 14 mois et sont toujours allaités à la demande. Quand je dis ça aux gens ils sont plutôt « admiratifs ». Parce que pour eux l’allaitement est déjà quelque chose d’exceptionnel (alors que…..plus naturel il n’y a pas !).
Et évidemment ils sont encore plus « scotchés » quand on dit allaitement de jumeaux.
Ça paraît tellement insurmontable pour pleins de gens…
C’est sur c’est très prenant. Et je ne vais pas dire que c’est super facile. Mais avec le temps on trouve un rythme.
Le début n’a pas toujours été simple justement. Bien au contraire ça a été plus que chaotique. Mais on s’accroche et ça vaut le coup plus que tout.
Mes bébés sont nés avec 6 semaines d’avance.
Et malgré les beaux discours de la maternité à me dire qu’on n’allaite pas des jumeaux (trop compliqué, trop de contraintes et je n’y arriverai pas et de toute façon je ne tiendrai pas le coup…. Et j’en passe), moi dans ma tête c’était clair et net et décidé : jumeaux ou pas c’est allaitement! C’était une évidence. D’autant plus leur prématurité.
J’étais déterminée même si la maternité me chantait que j’allais pas m’en sortir.
Qu’avec tout ça un gros burn out m’attendait, puisque j’allais me noyer dans mon allaitement et les deux bébés à nourrir puisqu’ils réclameraient en même temps!
Et oui vu comme ça c’était un peu flippant, puisque j’étais la plupart du temps seule à m’en occuper, il est clair pour eux que j’allais perdre pied. (Qu’est ce qu’il ne faut pas entendre !!!!)
J’avais vu toutes les femmes de la famille allaiter mais jamais je m’étais imaginée que la mise en place d’un allaitement pouvait être aussi longue et aussi difficile. Je n’avais pas fait attention aux éventuelles difficultés et personne ne m’en avait parlé lors de la grossesse.
Du fait de leur prématurité je n’ai eu droit qu’à un petit bisou rapide à chacun de mes bébés avant qu’on me les enlève et qu’on les emmène en néonat pour une prise en charge immédiate. Pas eu de mise au sein donc.
On m’a donné une ordonnance pour aller chercher un tire-lait puisque mes bébés devaient restér en couveuse.
J’avais accouché un mardi.
J’ai commencé à stimuler le jeudi. Toutes les 2-3h je faisais d’une durée de 20min sur chaque sein.
Le vendredi soir je ne me sentais pas bien. J’avais des sueurs froides. Des tremblements.
On me dit c’est peut-être la montée de lait qui n’allait pas tarder. Il fallait se reposer.
En effet le samedi matin au réveil j’avais deux énormes pierres à la place des nichons. Et ils avaient triplé de volume. Voire plus.
Et ça me lançait dans tout les sens. J’avais l’impression de ressentir des douleurs dans chaque canal. En plus des tétons qui me brûlaient atrocement (je ne m’attendais pas à ce que ça soit aussi douloureux !!!!).
Je monte voir mes bébés et tirer mon lait à l’étage où ils étaient placés.
Enfin quelques gouttes sont sorties. Quelques gouttes de lait de couleur or. Le colostrum!
J’avais un gros pincement au coeur que mes bébés ne puissent pas les boire directement à la source car je ne pouvais toujours pas les mettre au sein pour le moment.
On avait même pas eu de peau à peau encore depuis leur naissance. J’attendais ça avec impatience !
La maternité récoltait mon lait (le peu que je pouvais tirer) et le conservait jusqu’à 48h maximum.
C’était donné aux bébés par une sonde.
Je continuais à stimuler mais impossible de faire diminuer le volume de mes seins.
Et plus le temps passe et plus ils gonflaient et plus j’avais mal.
Et au bout d’un moment le tire lait était devenu mon ennemi. Plus rien ne voulait sortir. Je ne savais plus quoi faire. Les canaux étaient bouchés. Des grosses boules douloureuses s’étaient formées sous mes aisselles. « Il fallait faire une extraction manuelle », m’a-t-on dit. Je n’étais pas très à l’aise et je n’y arrivais tout simplement pas car cela me faisait horriblement mal de le faire moi-même.
Mon conjoint a essayé de le faire mais me voyant pleurer de douleurs il n’osait plus me toucher les seins.
Je ne m’attendais pas à autant de douleurs. Je ne pensais pas souffrir autant en voulant donner le meilleur à mes enfants.
Je devais supporter dans tous les cas. Quoi qu’il en soit. Donc une sage-femme est venue masser mes seins sous la douche d’eau chaude. (Au bout d’un moment on oublie d’être pudique quand on souffre).
Tout ce que je voulais c’est qu’elle puisse dégonfler mes seins et ainsi être soulagée. J’étais sur les nerfs. Je n’arrivais plus à tirer. Le tire lait m’avait englouti les tétons qui étaient complètement en sang (Les téterelles n’étaient pas à la bonne taille mais ça je ne le savais pas).
La sage-femme avait réussi à faire sortir quelques gouttes seulement après une bonne vingtaine de minutes. J’étais désespérée de douleurs. J’avais envie de pleurer mais je ne voulais pas craquer. Je devais rester forte pour mes bébés!!!
Après ça une des puéricultrices m’a parlé de la technique de verre d’eau chaude. On a donc essayé un verre d’eau chaude et une puéricultrice sur chaque sein. Ça soulageait un peu mais ce n’était pas fameux dans mon cas.
Puis enfin j’ai pu prendre mes bébés dans les bras….et là miracle !….. mes seins se sont mis à couler comme une vraie fontaine sans qu’on fasse quoi que ce soit. Ce soulagement !
Il fallait donc ce contact avec mes amours, on en avait besoin tous les trois. Tous mes maux se sont envolés sur le moment.
J’avais compris donc l’astuce engorgement = faire du peau à peau ++++ aux loulous et c’était magique à chaque fois, ils étaient devenus mon remède.
Par contre mes problèmes de crevasses étaient toujours là parce que j’avais un rythme assez soutenu de tirage (toutes les 2h et y compris la nuit). Je mettais des réveils la nuit pour également tirer et ensuite le lendemain je déposais tout à l’hôpital.
Lorsque je ne tirais pas je mettais des compresses de mon lait dans du film plastique. Puis je laissais ensuite les seins à l’air le plus possible (dans la maison on pouvait me suivre comme le petit poucet avec mes petites gouttes de lait partout sur le carrelage. Ça faisait rire mon homme quand il passait la serpillière).
Oui car moi j’étais tellement dans ma bulle allaitement + bobo aux seins + bébés & maternage… que le reste à côté n’existait pas.
Heureusement j’ai un homme en or qui gérait tout le reste à côté lorsqu’il était là.
Car oui mesdames dans les difficultés on a besoin de soutien et en premier lieu de notre homme qui nous ramène à boire ou à manger pendant qu’on a les mains occupées à tenir les téterelles ou à donner la tétée.
Les crevasses partaient et revenaient sans arrêt (jusqu’au jour où ils sont rentrés à la maison je n’ai plus du tout eu ni crevasses ni engorgement).
Petit à petit j’ai pu mettre les bébés au sein car leur état leur permettait d’être hors de la couveuse. Mais ils n’arrivaient pas vraiment à prendre le sein et ils s’endormaient au bout de 5min.
Une des infirmières m’a filé des bouts de sein (elle a toujours des réserves pour les mamans qui galèrent m’a-t-elle dit).
Mais avec les bouts de sein c’était encore pire mes bébés refusaient le sein. Et ils arrivaient encore moins à téter.
Moi j’étais patiente, je pouvais les garder dans mes bras toute la journée si nécessaire et essayer autant de fois que nécessaire. Mais ce n’était pas le cas de l’équipe médicale, “il fallait que les choses avancent”. Ils avaient besoin de libérer les places.
Et c’est ainsi que par soucis de place on leur a donné des biberons pendant mon absence. Lorsque je rentrais à la maison on donnait mon lait dans du biberon. Et la tétine pour les endormir.
« C’est pour accélérer leur sortie », m’a-t-on dit ensuite.
“Il fallait qu’ils prennent du poids rapidement”
“De toute façon comment vous allez faire pour donner le sein si les deux réclament ?”
“Comment vous allez gérer les deux au moment de leur repas?”
“Ils sont en état de sortir mais il y a juste la mise en place de la nutrition qui retarde, ainsi deux places pourraient se libérer d’un coup”
(Quand je pense à toute cette pression que j’avais à ce moment-là, je bouillonne en moi encore).
Et pour me justifier la tétine on m’a dit qu’ils avaient un fort besoin de succion à combler.
(Il faut dire aussi que je n’étais pas vraiment autant informée du risque de confusion. Chez nous les bébés ne prenaient pas de tétines et très rarement les biberons donc les conséquences je n’étais pas vraiment au courant).
Et pourtant j’étais à deux pas de la maternité. Je pouvais rester la nuit si nécessaire. Et j’arrivais le matin tôt et repartais le soir vers 23h minuit voire plus afin qu’on puisse faire des mises au sein le plus possible…il m’est arrivé de partir vers 3h du matin car je sentais mes bébés plus sereins quand j’étais dans les parages.
Mais de plus en plus, même lorsque j’étais là on privilégiait les biberons. Les infirmières me donnaient un délai de 10min pour mettre bébés au sein. Après les 10 minutes on passait au biberon s’ils n’avaient pas pris du poids lors des tétées/pesées.
En effet au bout de 10min on les pesait. Ils ont à peine pris 10 grammes. Voire rien du tout.
“vos enfants sont flemmards et ne veulent pas téter. Pour qu’ils sortent au plus vite et puissent rentrer chez vous il faut qu’ils prennent du poids. Donc la seule solution c’est les nourrir au biberon ça ira plus vite ils prendront du poids directement”
Comme mes bébés avaient du mal avec le bout de sein, je décide donc de ne pas le mettre systématiquement mais du coup lorsque les bébés ne prenaient que 10g “c’est parce que vous n’avez pas mis les bouts de sein. Ils n’arrivent pas à bien téter ” (Alors que je n’ai aucun souci de tétons ombiliqués ou autre).
J’étais face aux doute, avec la fatigue des tirages, les crevasses et engorgements à répétition. J’étais frustrée. Ce n’était pas l’idée que je m’étais faite de l’allaitement.
Je voulais tellement mes bébés au sein!
Mais bon après tout autant qu’ils prennent du poids et qu’ils rentrent auprès de moi et là je pourrai prendre les choses en main au niveau de mon allaitement (mais ce n’est pas un exemple à suivre…. NE CÉDEZ PAS malgré tout !)
En effet ils ont pu sortir une semaine plus tard (au bout de 6 semaines d’hospitalisation en tout).
À leur sortie je pensais donc les mettre au sein petit à petit.
Évidemment un des deux me refusait le sein du coup. Dès que je lui proposais le sein il hurlait. Très agité. Il voulait le biberon et seulement après il acceptait mon sein, que lorsque son ventre était bien plein, il “tétait” pour s’endormir. Il me faisait une confusion/ préférence biberon. Et de plus il me pinçait le téton lorsqu’il tétait.
Catastrophe !!!!
Le 2e il voulait mais il ne prenait que lorsque je ne mettais pas de bout de sein. Mais du coup je stressais. Et s’il ne prenait pas de poids sans le bout de sein ? J’étais dans l’angoisse sur leur prise de poids donc je préférais tirer et donner dans le biberon finalement.
Le rythme devenait trop lourd pour moi.
Il fallait gérer deux bébés, donc tirer mon lait aussi régulièrement qu’avant, je ne pouvais plus. Je n’avais plus le temps. Et puis laver les biberons. Stocker le lait tiré. Jamais j’allais m’en sortir !
Même si mon homme m’aidait dans tout (lorsqu’il n’était pas en déplacement professionnel), j’étais quand même la plupart du temps seule à tout gérer. Et pas de famille aux alentours pour relayer ou autre.
Je commençais donc à ne plus avoir du temps pour tirer et ça me déprimait de plus en plus. Je ne pouvais pas stopper mon allaitement. Je tenais à continuer. Il fallait que je trouve une solution pour sortir de l’impasse et faire en sorte que bébés tètent directement.
C’est ainsi que j’ai décidé de contacter une conseillère en lactation qui s’est déplacée à la maison.
On a retravaillé la mise au sein. Elle est venue plusieurs fois jusqu’à ce qu’elle a senti que je n’avais plus besoin.
Elle m’a donné tout pleins d’infos et conseils qui m’ont redonné espoir (au fond de moi j’étais toujours déterminée mais avec le rythme soutenu je ne savais pas comment m’y prendre et comment m’en sortir).
C’est ainsi que je me suis procuré un DAL pour relancer ma lactation. Je mettais les bébés au sein toute la journée avec le DAL.
Très vite J1 a pu se passer du biberon.
Et c’est ainsi que la nuit j’ai pu revivre avec le cododo et les tétées allongée dans le lit. C’est si reposant. Et bien plus plaisant qu’un réveil à 3h du mat à réchauffer un bib (surtout en double pour moi).
J2 avait toujours du mal au niveau de la prise au sein. Il me pinçait toujours.
La conseillère m’avait orienté vers un ostéopathe qui avait l’habitude avec ce genre de problème. Mais elle était sans espoir pour la confusion.
J2 avait un “réflexe nauséeux (comme une déformation du palais. C’est à dire que lorsque le sein va un peu trop loin dans la bouche il a ce réflexe qui se déclenche et moi qui pensais que mon sein le dégoûtait, on a fait 2 séances d’ostéopathe et le problème était réglé).
À partir de là à la maison c’était “open nibard”
Je ne comptais pas les heures passées les seins à l’air et en peau à peau avec mes bébés. Des journées entières.
Merci à mon homme de m’avoir nourri pendant ce temps-là. Et de s’être occupé du reste.
C’est ainsi que petit à petit on a pu supprimer les compléments pour les deux Jujus.
Je suis passée en allaitement exclusif ensuite. D’abord pour J1 et deux semaines plus tard pour J2.
Un réel bonheur. Avec mes 85B oui je pouvais nourrir deux bébés et assez de lait pour des jumeaux.
Les doutes s’estompaient au fil des jours, des semaines et des mois.
Si on devait retenir quelque chose de tout ça…. l’allaitement c’est magnifique.
Et souvent on nous demande si on a le temps de s’occuper des deux bébés comme il faut et si on a pas l’impression « d’en donner » plus à l’un qu’à l’autre.
J’avoue que moi en tant que maman je ne me suis jamais posé cette question et je réponds aux besoins de mes bébés à l’instant T. Si un jour J1 a un peu plus besoin que J2 eh bien on répond aux besoins tout simplement sans se poser de question ni de limites dans le temps ou autre. Et ce qui est merveilleux c’est qu’on peut faire des co-tétées et donc qu’on peut les nourrir tous les deux en même temps et ainsi éviter les cris et hurlements. On prend notre temps et on savoure ces instants si uniques et magiques.
Je suis passée par des difficultés mais j’ai aussi la chance d’avoir un entourage qui ne m’a jamais mis la pression et a toujours suivi mon envie et mon besoin d’allaiter mes bébés. C’est ce qui m’a permis sûrement de tenir car c’était galère pendant quelques mois.
Ne jamais lâcher.
Chaque problème a sa solution.
Ne pas culpabiliser de délaisser le reste
(Et notamment il y a des jours….surtout au début où on se lave les dents à 16h de l’après midi mais ça fait partie de l’aventure).
Il faut de la patience et de la persévérance. Et ne pas hésiter à faire appel à des gens compétents pour nous aider. Et surtout ne pas croire tout ce que le corps médical veut nous faire avaler. Ils ne sont pas du tout formés malheureusement !
Aujourd’hui ils ont 14 mois et on est pas prêt de s’arrêter.
To be continued »
Vous pouvez également en trouver d’autres sur le blog de Maman Lune ici ou là.
Sources/ Pour aller plus loin :
Le petit nourri-source (trouvable en version numérique ici, et en version papier seulement au Québec)
Le site Allaitement-jumeaux
Allaitement des jumeaux et plus de la Leche League
Un article sur breastfeedingbasics (en anglais, mais possible d’activer la traduction automatique sur Google Chrome)
Super témoignage ! Merci!!
Bonjour. Quel âge avaient vos bb lorsque vous avez commencé la remise au sein avec la conseillère en lactation . Je suis en ce moment dans le meme le cas que vous au début. Merci de votre aide.
Cdt
Emm