L’allaitement est un thème souvent abordé, par pas mal de monde, mais à propos duquel on peut entendre pas mal de choses.
Tellement de choses… parfois tout, mais surtout n’importe quoi.
J’en parle ici en reprenant quelques mythes souvent lus/entendus.
Avec les informations contradictoires qu’on peut souvent entendre, y compris par les professionnel.le.s, il est souvent difficile de s’y retrouver pour les (futurs) parents.
Aujourd’hui je vous propose donc un petit article reprenant les recommandations de l’OMS.
Qu’est ce que l’OMS ?
«La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.» Extrait de la constitution de l’OMS.
La création d’une Organisation Mondiale de la Santé a été abordée dès 1945 par les diplomates à l’origine des Nations Unies.
Sa constitution est entrée en vigueur le 7 avril 1948, après avoir été adoptée par les représentants de 61 Etats en 1946.
Aujourd’hui, plus de 7000 personnes y travaillent, présentes dans plus de 150 pays.
Son rôle est de diriger et coordonner la santé internationale au sein du système des Nations Unies,
en :
– prenant la tête de file concernant les questions essentielles de santé et en encourageant des partenariats lorsqu’une action commune est nécessaire;
– établissant le calendrier de recherche, stimulant la création, la traduction et la diffusion de connaissances précieuses;
– fixant des normes et des critères, promouvant et suivant leur mise en œuvre;
– articulant des options politiques éthiques fondées sur les faits;
– fournissant un appui technique, catalysant le changement et mettant en place des moyens institutionnels durables;
– et en surveillant la situation sanitaire mondiale et évaluant les tendances en matière de santé.
La promotion de la santé tout au long de la vie est un domaine à propos duquel elle travaille particulièrement.
Elle informe et promeut par exemple l’importance de l’allaitement.
En effet, elle pilote avec l’UNICEF une initiative mondiale de sensibilisation à l’allaitement maternel, destinée à promouvoir l’engagement politique en faveur de l’allaitement maternel.
Avec pour objectif que le taux d’allaitement exclusif augmente d’au moins 50% d’ici 2025, sachant qu’actuellement il est estimé qu’un nourrisson sur 3 l’est les six premiers mois.
Et sachant, qu’idéalement, si tous les enfants de 0 à 23 mois étaient nourris au sein, plus de 800 000 enfants de moins de 5 ans pourraient être sauvés chaque année.
«L’allaitement est l’un des investissements les plus intelligents qu’un pays puisse faire», déclare Laurence Grummer-Strawn, agent technique au Département OMS Nutrition pour la santé et le développement. «C’est le meilleur départ qu’une mère puisse donner à son enfant. C’est pourquoi l’OMS fait tout son possible pour inciter les mères à allaiter leur enfant à tout moment, en tout lieu».
L’OMS invite par exemple tous les participants à jouer leur rôle pour soutenir les mères qui allaitent, en organisant chaque année du 1er au 7 août la Semaine mondiale de l’allaitement maternel (ou SMAM).
Elle encourage les pouvoirs publics à appliquer le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel. Mais aussi à mettre en place des politiques prévoyant un congé de maternité ainsi que des mesures adaptées sur le lieu de travail. Ainsi qu’améliorer l’accès aux séances de conseil sur l’allaitement et aux réseaux communautaires pertinents.
On note le boulot immense qu’il y a à faire au niveau mondial (y a qu’à voir la longueur du congé maternité en France…).
Un exemple des infographies diffusées particulièrement pendant la SMAM :


Quelles sont ses recommandations à propos de l’allaitement ?
L’OMS recommande un allaitement du nourrisson au sein exclusif, c’est-à-dire sans aucun autre apport alimentaire que le lait maternel, jusqu’à l’âge de six mois pour que l’enfant ait une croissance, un développement et une santé optimale.
«L’allaitement au sein exclusif» signifie que l’on ne donne à l’enfant que du lait maternel et aucune autre boisson ou aliment, pas même de l’eau. En revanche, on peut lui administrer des gouttes ou des sirops (vitamines, minéraux ou médicaments).
En effet, il n’est pas nécessaire de donner de l’eau à un enfant allaité de moins de 6 mois, même quand il fait chaud.
Le lait, donné au sein à la demande, suffit à couvrir ses besoins nutritionnels et en hydratation. Il est composé en moyenne de 80% d’eau.
De plus, donner de l’eau présente des risques :
– en buvant de l’eau l’enfant boit moins de lait. La mère risque une baisse de lactation, l’enfant risque de sauter des tétées (ce qui peut -être une cause de malnutrition),
– l’enfant est exposé à un risque de dhiarrée.
Après 6 mois, la diversification est recommandée progressivement, tout en continuant l’allaitement jusqu’à deux ans, voire plus. (Je parle plus amplement des recommandations à propos de la diversification alimentaire et des risques d’une diversification précoce ici).

Pourquoi ?
Les bienfaits pour l’enfant :
« La nutrition est essentielle pour la survie, la croissance physique, le développement mental, les performances de l’individu, la productivité, la santé et le bien-être tout au long de la vie : dès les premiers stades du développement foetal, à la naissance, pendant les premières années, l’enfance, l’adolescence âge et l’adulte. » OMS
L’allaitement :
- Fournit toutes les calories et les nutriments dont l’enfant a besoin pendant les premiers mois de la vie et continue de couvrir la moitié ou plus des besoins nutritionnels pendant le second semestre de vie, et jusqu’à un tiers de ces besoins pendant la deuxième année. Un petit panneau de Maman Lune pour illustrer :

- Favorise le développement sensoriel et cognitif.
- Il protège l’enfant contre les maladies infectieuses et chroniques.
Il diminue la mortalité infantile imputable aux maladies courantes de l’enfant, comme les diarrhées ou les pneumonies, et accélère la guérison des maladies.
Les enfants sont moins sujets aux infections de l’oreille moyenne (otites) et aux infections respiratoires et présentent moins de risques de développer allergies, cancers, diabète infantile et obésité. Ils ont moins de risques de souffrir de diabète, de cardiopathies, d’eczéma, d’asthme ou d’autres affections allergiques sur le long terme. - Aide la mâchoire à se développer correctement, en la musclant et en permettant un meilleur positionnement des dents à leur arrivée.
- Il améliore le développement cérébral. Des recherches ont fait état d’un meilleur développement visuel et d’une meilleure acuité visuelle chez les enfants allaités.
- Contribue au bien-être de l’enfant, avec notamment l’ocytocine ou « hormone de l’amour » libérée.
- Il réduirait le risque de MSN ou Mort Subite du Nourrisson.
- Il réduirait les risques de diabète.
- Favorise l’éveil sensoriel de l’enfant : le goût du lait peut varier en fonction de l’alimentation de la mère, tout comme c’était le cas pendant la grossesse avec le liquide amniotique. Cela faciliterait par la suite l’introduction d’aliments lors de la diversification alimentaire.
Les bienfaits pour la mère :
L’allaitement :
- Contribue à la santé de la mère : réduit le risque de cancer ovarien ou mammaire.
L’utérus se rétracte plus facilement et plus vite jusqu’à retrouver sa forme originelle après l’accouchement, aidant à diminuer les risques d’hémorragies. - Aide à espacer les naissances naturellement.
- Contribue au bien-être de la mère, avec notamment l’ocytocine ou « hormone de l’amour » libérée. Il réduit ainsi les risques de dépression post-partum.
- Favorise le lien d’attachement mère/enfant.
- Peut aider à perdre le poids pris pendant la grossesse.
- Contribue à faire gagner du temps à la mère (pas de temps de préparation de biberon/lavage/levers la nuit…).
Les bienfaits pour la société :
L’allaitement :
- Est un moyen économique pour alimenter son enfant : pas de préparation à acheter, ni autant de matériel de puériculture à acheter (biberons notamment)…
- Est un moyen écologique pour alimenter son enfant : pas d’eau pour préparer et nettoyer les biberons, ni de combustible pour chauffer l’eau. Mais aussi limitation de l’impact écologique en limitant la fabrication de PCN, leur transport, le traitement des déchets (pots de PCN et bouteilles plastique).
- Avec la diminution du risque de maladies de l’enfant comme de la mère, il y a un impact économique, notamment avec les coûts des soins économisés, et ce pour l’enfant comme pour la mère.
Comment :
OMS et l’UNICEF recommandent:
- le commencement de l’allaitement dès la première heure qui suit la naissance;
- l’allaitement exclusif au sein – c’est-à-dire que le nourrisson n’absorbe que du lait maternel et aucune autre nourriture ou boisson, pas même de l’eau;
- l’allaitement à la demande – c’est-à-dire aussi souvent que l’enfant le réclame, jour et nuit;
- pas de biberons, de tétines ou de sucettes.
D’autres panneaux de Maman Lune :


Beaucoup d’avis divergent sur lz sujet, c’est encore un peu loin pour moi. D’ici là, il y aura encore pleins de nouvelles études dessus ahah
Merci pour toutes ces précieuses informations
mais derien ^^
J’ai vraiment adoré allaiter mon loulou…je l’ai fait 3 ans. Le sevrage a été super dur, encore plus pour moi que pour lui. Parfois, j’ai envie d’un autre enfant juste pour donner le sein à nouveau hihi!! Un bel article, clair et informatif!